squint 00J

Et ses apparitions (2005)

Edgar Oliver Charles

hasldkfhasdlfasl’dfj elihw gnidaer ? yb drangiuQ, I emac hopu a txet taht demees evitalerroc ot eht hcaorppa I koot rof siht csid, I detnaw ot erahs ti htiw uoy: Interpretation is deeper than archeology. Of course it reveals an unnoticed content, older, more ancient, secret. A secret buried in the earth. But the true meaning of a partition or of an instrument or of a sexual body is a text to come. A text potentially contains more than a given translation. …Evidence of the permanent mutations of ghosts emanating from the ex-tasis of time… In order to present an aspect of what lied unnoticed and infinitely buried and deducible, thru as many possibilities of translation, within matter created and ‘finalized’ by someone else, it was first necessary for me to present the earth in which I had dug. What are these ruins we are looking at? Those ruins we are reading? What is this that has been ruined by time, myself being an agent of time, a form of erosion? There you go. It’s so so serious, no? says the voice. Well, for him it’s an obsession answers the other…

ne tnasil ? ed drangiuQ, ej sius ébmot rus nu etxet iuq em tialbmes fitalérroc à nom ehcorppa ruop ec euqsid, ej sialuov el regatrap ceva iot : L’interprétation est plus profonde que l’archéologie. Bien sûr elle révèle un contenu inaperçu, plus ancien, préalable, secret. Un secret enfoui dans la terre. Mais le vrai sens d’une partition ou d’un instrument ou d’un corps sexué est un texte à venir. Un texte contient virtuellement plus que la traduction qui en est donnée. … L’évidence des mutations permanentes des spectres issus de l’ex-tase du temps… Pour pouvoir présenter ce qui est inaperçu, infiniment enfoui et prélevable, au travers une aussi infinie possibilité de traductions, dans une matière quelconque, une oeuvre déja ‘finie’ par quelqu’un d’autre, il me fallait tout d’abord montrer dans quelle terre j’avais creusé. Quelles ruines regardons-nous? Lisons-nous? Qu’est-ce qui a été travaillé par le temps, moi-même étant une manifestation du temps, une forme d’érosion? Voilà. C’est sérieux, hein dit la voix? Bof, pour lui c’est une obsession répond l’autre…

CD in jewel case with bits of other broken jewel cases taped to the front of it.
 

  1.        Au moment où Iannis, l’atmosphère tombée, s’exclama devant la fête des belles eaux (11:54)
  2.        Mais encore, il ne fallut plus que Karlheinz s’époumone devant le chant des déserts (10:17)
  3.        In the middle of variations, John, grasping and struggling for air at the sound of the unanswered question (10:39)

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REVIEWS

VITAL WEEKLY #476 Week 21
[review of squint 00J and squint 00i]

Releases on Squint Fucker Press, the label run by Christof Migone, are usually a puzzling affair, and these two are no different. The covers usually don’t reveal that much information and read like cryptic texts. For instance: Edgar Olivier Charles doesn’t exist, it’s the alter-ego of Roger Tellier-Craig, who works as Et Sans, Le Fly Pan Am and Set Fire to Flames. So far so good. ‘Rediscovered music recorded in Montreal between september 2002 and january 2005, it says on the cover and rediscovered are three tracks. In each subtitle, to each track, a name is mentioned: Iannis, Karlheinz and John – so, I’d say Xenakis, Stockhausen and Cage (well, more likely than, say Adams? Lennon?). And maybe Edgar Olivier Charles is then Varese, Messian and Ives? Strangely enough the music has quite a modern classical feel to it, or is that something I started thinking after working out all these clues. Parts are played on orchestral instruments such as violins and celli, but a fair portion exists of electro-acoustic objects and also some choir like voices. The result however is a beautiful affair of colliding instruments, sounds and textures. Very modern classical. Likewise puzzling is the latest CD by Alexandre St-Onge alias Francoise Blanchot (whatever that may mean). “This record is nothing else than a delirium about friendship and how friendship is the space of delirium. Here or there, there is a lot of animals, girls and some weirdoes singing on top of sounds shaped by a drunken bastard that likes above all other things exploring love at the limits of self-destruction and childish madness”. Alexandre plays electronics, voice, contrabass, percussion, piano, saxophone, guitar, rhythmbox and organ and gets help from a whole bunch of people. Maybe a bit like Edgar Olivier Charles, this is a modern classical affair, with the scrapings of the contrabass and electronic interludes, combined with some electro-acoustic sounds. The emphasis however lies on the use of voices, which are many, human and non-human, or humans imitating animal wild-life. It’s very hard to pin this release to a certain musical genre, and perhaps there is none to pin it to. Although this is a nice mishmash of styles and ideas, it’s not as good as the Edgar Olivier Charles, which is altogether more coherent.

 

INFRATUNES.COM Johnny One Shot

Disque de musique électro-acoustique hantée et écrite sous l’égide de trois figures tutélaires de la musique contemporaine (Iannis Xenakis, Karlheinz Stockhausen et John Cage, chacun se voyant dédier une pièce du présent disque), Et Ses Apparitions se présente comme une œuvre d’interprétation de celle des autres, texte issu de la traduction d’autres textes. A la base du projet, la volonté de « présenter ce qui est inaperçu, infiniment enfoui et prélevable, dans une matière quelconque, une œuvre déjà finie par quelqu’un d’autre, au travers d’une aussi infinie possibilité de traductions » : cette autre infinie possibilité de traductions, c’est le disque que nous avons là, lui-même traduction d’autres œuvres dans une chaîne infinie de traductions, de transmissions. Qu’Edgar Olivier Charles parle de sa musique et de ses pratiques intertextuelles en termes de traductions doit nous pousser à comprendre que pour lui, la musique est affaire de langage avant d’être affaire de sons, et qu’elle suppose que chaque œuvre soit un texte écrit dans un idiolecte propre à son créateur, à partir de timbres, de textures, de syllabes : à partir de sons. Et que donc, si la musique électro-acoustique est affaire de recherches sonores, elle demeure une écriture : composer le son, mais aussi composer les sons entre eux. Ecriture a priori irréductible aux autres puisqu’elle demande à être traduite par d’autres œuvres, un peu comme Borges se fait l’écho d’autres livres dans ses propres livres, parce que ces derniers vivent des autres. Il y a donc comme un jeu d’échanges entre l’écriture d’Edgar Olivier Charles et celle des autres, un jeu de traduction, de production systématique de texte à partir de textes supposés réels ou apocryphes (Edgar Olivier Charles a-t-il samplé des partitions de Karlheinz, John ou Iannis ? A-t-il cité leurs partitions ? Nul ne le sait, mais c’est à supposer), au fondement de l’écriture. De telle sorte que les ruines sonores dans lesquelles nous entrons dès lors que le disque tourne (ces textures granuleuses, ces vents comme autant de voix lointaines) se livrent comme des ruines habitées, hantées par des ancêtres qui vont alors parler par la voix d’Edgar Olivier Charles, écrire par sa main. Si de musique électro-acoustique il s’agit, elle est fortement teintée d’ambient : pas de geste musical brusque, pas de ruptures ou d’intrusions instrumentales violentes dans la trame sonore, mais un océan de sons, des conditions climatiques, tantôt légères tantôt se massifiées en nappes denses à l’extrême, et qui glissent les unes sur les autres, écriture musicale élaborée à partir d’autres écritures et qui se mêle à elles. Cette chaîne ininterrompue d’écritures, ce texte continu qui s’élabore et dont celui-ci n’est qu’un fragment qui figure la totalité par métonymie, fond en lui tous les compositeurs, les rend à l’anonymat, à l’état de fantômes porteurs de promesses, d’œuvres à venir. Car, si l’on en croit Edgar Olivier Charles, « le vrai sens d’une partition ou d’un instrument ou d’un corps sexué est un texte à venir. » Il ne vous reste plus qu’à prendre le relais, auditeurs, musiciens.
sands-zine.com (Italy) Alfredo Rastelli

 

[review of squint 00J, squint 00I, and squint 00G]

Alexander St-Onge e Roger Tellier-Graig sono prima di tutto grandi amici e in seconda battuta eccellenti musicisti. Insieme condividono l’esperienza dei Et Sans, oltre ad una serie di scambievoli partecipazioni nei loro progetti musicali personali (non sto qui a ricordarli tutti ma basti sapere che sono al centro della musica canadese). St-Onge, inoltre, gestisce insieme a Christof Migone, la SquintFuckerPress, etichetta per cui escono i due lavori solisti degli artisti in questione. Entrambi si presentano con un alter ego in rappresentanza delle proprie persone: Alexander St-Onge assume le vesti di Françoise Blanchot, mentre Roger Tellier-Graig quelle di Edgar Olivier Charles. I punti in comune non finiscono qua: i legami col passato e i concetti di amicizia e amore, sono ricorrenti in entrambi i lavori. Spiriti affini, senza dubbio. Alexander St-Onge nei panni di Françoise Blanchot ci regala, incastonato in una bellissima copertina artigianale, forse il suo più bel disco solista, per la bellezza dei suoni e per la varietà di atmosfere in cui possiamo rintracciare molte delle sue esperienze passate; ci rientra sia il bagaglio formativo, con le influenze avanguardiste di Cage e Henri Chopin, sia gli studi da lui stesso compiuti sull’elettronica, il turntublism e le costruzioni elettro-acustiche. L’effetto è che il rumore preannunciato nel titolo è tenuto sotto controllo e reso in maniera costruttivo e ‘melodico’, tanto da non risultare mai efferato come ad esempio nei Morceaux De Machines, e sotto questo profilo dobbiamo considerare l’incisivo contributo apportato dalle donne di cui St-Onge si circonda, per le parti vocali (non lontane da certa psidechelia shoegaze) e viene da pensare che a causa di questa massiccia presenza femminile derivi la scelta di un moniker di tal genere. Il suono di “Et ses apparitions” è anticipato da una custodia in stile dada molto suggestiva; lo stesso Tellier-Graig si definisce un interprete e non un autore vero e proprio. Edgar Olivier Charles esprime dunque quella personalità dell’artista che si rivolge indietro al passato, al pari di un ricercatore di ricordi e di suoni, suoi o di altri, che assembla e ripropone con ciò che ne è rimasto nella sua memoria del momento. Il disco è composto da tre lunghe composizioni elettroacustiche in cui l’autore non privilegia la quiete a discapito del rumore ma anzi sviluppa entrambe le cose a fasi alterne e in modo assolutamente equilibrato e coinvolgente. Rispetto al disco di St-Onge qui il suono è meno massimalista e viene dato più spazio alla sperimentazione avant ma in termini di qualità i due amici non hanno certamente nulla da invidiarsi. Abbiamo parlato fin adesso dei loro lavori solisti, ora è invece il momento di valutare cosa sono capaci di combinare, i due, quando uniscono le loro forze. Se non vado errato “Par noussss touss les trous de vos cranes!” è il secondo disco degli Et Sans, progetto appunto di Alexander St-Onge e Roger Tellier-Graig, coadiuvati questa volta da Felix Morel (Le Fly Pan Am) alla batteria, Sophie Trudeau (Godspeed you! black emperor, Set fire to flames, Silver mt. Zion) al violino e voce e Stephen De Oliveira alla voce ed electronics. Il disco è più strutturato rispetto alle loro uscite soliste e in questo i musicisti seguono una serie di linee direttive ben definite, tanto da poterlo considerarlo, a confronto, il loro progetto ‘pop’. Risulta familiare a chi ha seguito le vicende dei gruppi di riferimento or ora citati, di cui sviluppano alcune caratteristiche (reiterazione di frasi musicali, astrazione della voce, uso dell’elettronica), soprattutto penso a Le Fly Pan Am di cui gli Et Sans sembrano una versione più avant. Il gruppo sperimenta infatti sulla forma canzone e su influenze di base che vanno dal Kraut Rock alle Wave, dalla psidechelia all’elettronica. Il disco esce per la più popolare Alien8 ed è veramente un ottimo lavoro.

 
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Edgar Olivier Charles is more often manifested under the name Roger Tellier-Craig. Together, and through each other, they remember the others, deforming them here and there, like this or that… Edgar Olivier Charles se manifeste plus souvent sous le nom de Roger Tellier-Craig. Ensemble, à travers eux-mêmes, ils se souviennent des autres, les déformant ici et là, comme-ci comme ça…

 
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