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kasi naigo (2001)

Alexandre St-Onge

A sound study of  Ingmar Bergman’s Tystnaden (The Silence) and the silence of the Other… the object itself is a compression of an impossible space through the trituration of a gesture-the infinite as a question… A singular blast of air interchanged with a hollow, crackly static drone are almost constant through this, disc, and they serve to create an eerie, lonely, wide-open silence… “This disc is expansive, tense, terrifying and subtle” (Boss Sambosa, The Montreal Mirror).

CD in jewel case, front and back plastic covers marked with repetitive obsessional hand gestures using sharp object done in sync with film’s chronological clock.

 

  1.        …commandement s’exerçant par la bouche de celui qu’il commande l’infiniment extérieur se fait mais voix témoignant de la fission du secret intérieur faisant signe à autrui signe de cette donation même du signe voie tortueuse… 13:10
  2.        …ici l’obscurité n’est pas absence de lumière (ou de bruit) mais absorption au dehors… 15:16
  3.        …4’33″… 4:33
  4.        …l’attente dans la tranquilité intime au sein de laquelle tout ce qui est détourné par l’attente ne laisse pas arriver la mort comme ce qui pourrait suffire à l’attente mais la tient en suspens en dissolution et à tout instant dépassée par l’égalité vide de l’attente… 17:30

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REVIEWS
 
Montreal Mirror (September 27, 2001) Boss Sambosa

A singular blast of air interchanged with a hollow, crackly static drone are almost constant through this disc, and they serve to create an eerie, lonely, wide-open silence. Here we find Montreal’s St-Onge extending himself beyond his semi-musical work in projects like Klaxon Gueule and Shalabi Effect, and truly embracing the world of absolute sound. This disc is expansive, tense, terrifying and subtle, a unique soundscape gives the listener the sense of being hopelessly lost in an open plain, surrounded by noisy machines–a perception St-Onge undoubtedly has every day of his imploded aural life. 9/10

Revue & Corrigée 2002|06|01 (France) Manu Holterbach

Se plonger dans la musique d’Alexandre St-Onge, c’est un peu comme faire l’expérience de l’ombre. Son univers sonore semble dessiner en obscurité les contours du réel le plus ordinaire, d’une part le magnifiant, et d’autre part le faisant glisser dans une belle confusion. Car cette ombre, dont on ne sait exactement l’origine, trouble, déconcerte. Un peu comme si on pouvait rencontrer une ombre détachée de toute origine, une ombre en soi. Imaginons alors que nous pourrions nous y asseoir, nous y fondre: un petit ilot dans lequel le monde se projetterait par l’obscur. Tout y viendrait troublé, étouffé, atténué. Nous pourrions encore y voir (y entendre), mais tout serait étrangement voile et distant. Voilà ce qui se passe dans la musique d’Alexandre St-Onge, qui contrairement au paradième temporel occidental de la composition, ne contient aucun mouvement narratif quelconque, positionnant le present de l’écoute dans un point tangenciel entre passé et avenir. Raison sans doute de notre culture d’écoute impatiente et superficielle, gavée d’attentes qui exigent d’être résolues. Chez Alexandre St-Onge, il s’avère que la musique est suspendue dans un présent immobile. Pas d’avenir, pas d’avant. Tout est immédiatement là, avec cette perception particuliere que l’on a dans ]es moments de stases, ces instants bouche bée où l’on n’attend plus rien. Peut-être estce dans un instant comme celui-la qu’Alexandre St-Onge a décidé de mettre un micro dans sa bouche pour y filtrer l’insaisissable “reel” quotidien, et de l’y faire résonner en frottements avec les mouvements métaboliques. Corps résonnants de la bouche, qui devient aussi oreille, captant les echos des bruits du monde dans les cavités du crâne. Ce qui tend à révéler l’absurdité de ce que nous nommons le récl: ce n’est jamais que l’ombre de la réalité dont nous parlons. De cette facon qu’a le monde de projeter son contour au travers de nos conduits, de nos muqueuses. Rumeurs sereines, et parfois inquiètes d’un univers déboussolé, allegé de toute cardinalité. Ecouter la musique d’Alexandre St-Onge, c’est un peu s’immiscer dans un point d’une extrême etroitesse, mais qui, du fait de son étroitesse même, permettrait de capter avec une infinie acuité l’etrangeté du monde, sa sonore altérité, sans esperer y trouver quelque chose, simplement en partageant ce quelque chose. Profonde expérience de l’immanence, pour qui acceptera ce jeu secret et bouleversant. Kasi Nago est un hommage à Tystnaden (le silence) d’lngmar Berèman, on y trouve aussi un hommage parallèle au silence de 4’33” de Cage.
Sur le même label, Alexandre St-Onge a édité le son d’une performance de Vito Acconci, on comprend pourquoi a l’écoute: deux univers se téléscopent. UNDO (Alexandre St-Onge et Christof Migone) y vont de leur “remix”, excellent disque aussi. Saluons à propos de ces deux disques, le soin particulier porté a la pochette, ce qui en fait des objets particulièrement attrayants. Merci.

All Music Guide (2003) François Couture

One of St-Onge’s most enigmatic and captivating solo albums, Kasi Naigo “is an assay written around and based on the silent moments in Ingmar Bergman’s film Tystnaden (The Silence),” the composer explains in a very brief liner note. Bergman’s ’60s motion picture is a gloomy tale of repressed sexuality between two sisters. Its presence is hardly ever felt on the album, except in the second piece where sighs from a lovemaking scene make their way into the aural soundscape (now, Alexandre, that’s not exactly silent, is it?). Otherwise, it’s all closing doors, creaky floors, and passing cars. But beyond these incidental sounds heard during silent moments, the film makes itself heard through the heavy tape hiss and muffled ambience, as if listeners were hearing the movie coming from a television set playing loudly at the other end of the house. To this basic layer (which in fact is probably made of more than one layer), St-Onge adds various undecipherable sounds that exist somewhere between the realms of digital glitch and household objects. By now you probably understand that listening to Kasi Naigo is a highly unusual experience. Reality becomes blurry: What is the movie, what is a home-made field recording, what is studio manipulation? The empty silence of “…4’33″…” (as opposed to the populated silence elsewhere and yes, it is obviously a reference to John Cage’s landmark non-piece) turns oppressive when heard in this context.

 
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Alexandre St-Onge est un artiste audio, un musicien/improvisateur (contrebasse, basse, voix et électroniques) ainsi qu’un performeur sonore. Il a récemment terminé des études doctorales en art (soutenance : 1er octobre 2014). Il est fasciné par la créativité en tant qu’approche pragmatique de l’insaisissable et a réalisé dix disques solos. Ses plus récents sont : viorupeeeeihean (Oral), Ailleurs (&records) et Entités (Oral). Il joue aussi dans plusieurs groupes musicaux avec lesquels il a créé plusieurs disques : Klaxon Gueule, Shalabi Effect, Les esprits frappeurs, Pink Saliva, mineminemine, et sans et K.A.N.T.N.A.G.A.N.O. Comme concepteur sonore il travaille et/ou a travaillé avec la compagnie d’art médiatique et interdisciplinaire kondition pluriel ainsi que les artistes Marie Brassard, Karine Denault, Lynda Gaudreau, Line Nault, Jérémie Niel, Maryse Poulin et Mariko Tanabe. Alexandre St-Onge is an audio artist, a musician/improviser (acoustic bass, bass, voice and electronics) and a sonic performer. He recently finished his PhD in art (thesis defence : October 1st 2014). He is fascinated by creativity as a pragmatic approach of the ungraspable and he has released ten solo albums. His most recent ones are : viorupeeeeihean (Oral), Ailleurs (&records) and Entités (Oral). He also plays in quite a few bands which released several albums, including Et Sans, K.A.N.T.N.A.G.A.N.O., Klaxon Gueule, Pink Saliva, mineminemine, Shalabi Effect and undo. As a composer he has worked for interdisciplinary company condition pluriel, as well as composing for artists such as Marie Brassard, Karine Denault, Lynda Gaudreau, Line Nault, Jérémie Niel, Maryse Poulin and Mariko Tanabe.